Non, ce cinéma ne porte pas ce nom, mais vous me permettrez ce clin d’œil au film de Giuseppe Tornatore qui relate l’histoire du cinéma de ses débuts à aujourd’hui. Puisque l’endroit n’a pas subi les foudres des vandales et qu’il n’y a aucun...
Fermé depuis une vingtaine d’années, le vieux magasin général n’a pas la mine d’un bâtiment à la dérive, prêt à s’écrouler sous le poids des années. Bien que sa charpente et ses fondations témoignent d’un essoufflement marqué, sa structure est, somme toute, encore bien droite.
Surnommée la Peanut, l’histoire de ce magasin remonte à plus de cent ans. Dès 1907, un magasin adjacent à une maison existe déjà lorsque Rémi Boulais acquiert le terrain. De plus en plus à l’étroit dans son commerce, il construit en 1921 l’immense magasin recouvert de bardeau d’amiante dont l’extérieur est demeuré intact jusqu’à nos jours.
1912 - Le magasin général de Sainte-Brigide
On a beaucoup romancé la vie de marchand général dans les séries québécoises du début du XXe siècle. La réalité de l’époque était pourtant tout autre. Chaque semaine, Monsieur Boulais devait prendre le train à la gare de la Central Vermont située à quelques rues de son commerce à destination de Montréal. Là-bas, il se dirigeait vers le bas de la ville afin d’acheter sa marchandise chez les grossistes de la rue Saint-Paul. La marchandise était ensuite expédiée par train.
Si la plupart des marchandises étaient entreposées au grenier ou au sous-sol de son magasin, le charbon et les matériaux de construction étaient remisés dans un bâtiment tout près de la gare, aujourd’hui détruite.
La vie de marchand général rendit néanmoins la famille prospère au point de permettre aux cinq filles du couple une éducation plus poussée, chose qui était plutôt rare dans ce village composé essentiellement de fermiers.
Les années ont passé et le commerce a été vendu à quelques occasions. De 1986 à 1996, alors que la bannière Jovi y proposait nourriture et quincaillerie, l’entreprise a piqué du nez au point d’être vendue en 1996 à un commerçant qui ne l’a opéré que deux ans avant de déclarer faillite à son tour. Il n’a plus jamais rouvert ses portes.
Aujourd’hui, le propriétaire est un antiquaire qui y entrepose meubles et antiquités, et qui a témoigné du souhait d’ouvrir son magasin en automne 2016. Si l’extérieur témoigne encore de son cachet ancestral, l’intérieur a davantage les allures d’un entrepôt que celles d’un vieux magasin général. Des meubles s’empilent sur des structures en métal, ce qui laisse bien peu de place pour circuler.
Bref, le temps saura nous dire si une nouvelle vie sera offerte à ce bâtiment dont plusieurs souhaitent sa démolition pure et simple…
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