La papetière abandonnée
La papetière abandonnée

La papetière abandonnée

La papetière abandonnée

Une vie en échange de quelques sous

Outaouais (Quebec), Canada

C’est l’une des plus vieilles usines de pâtes et papier du Québec. Fondée en 1851 par un riche homme d’affaire état-unien, son entreprise est composée d’une demi-douzaine de bâtiments répartis sur un site d’une quinzaine d’hectares. Dire que le site est grand est un euphémisme, car non seulement dispose-t-il d’une centrale hydroélectrique, mais l’entreprise se trouve sur les deux rives de la rivière Outaouais, ce qui fait que l’entreprise se trouve au Québec et en Ontario.

L’usine se spécialisera d’abord dans la fabrication d’allumettes et dès 1869, elle en produit 1,5 million à l’heure. Reconnue pour des conditions de travail médiocre (jusqu’à 20 incendies pouvaient se déclarer tous les jours), l’usine avait à sa tête un patron sans scrupule qui ne témoignait aucun respect à ses employés. À cette époque, les grands patrons de la ville se nomment les uns les autres dans les postes municipaux importants afin de garder le contrôle sur la vie urbaine ainsi qu’industrielle. Notre industriel fut donc maire à trois reprises.

Très rapidement, l’usine se met à embaucher des jeunes filles de 12 à 20 ans pour deux raisons : leur dextérité et leur avantage à être payée à peine le tiers du salaire des hommes. Leurs tâches seront ingrates et extrêmement dommageables pour leur santé. Il faut savoir qu’avant 1913, les allumettes étaient trempées dans du phosphore, un produit hautement toxique qui causait des nécroses maxillaires. Comme aucun traitement n’existait, les femmes atteintes devaient se faire amputer une partie de la mâchoire, car si rien n’était fait, l’os se décomposait et dégageait un pus qui, une fois mélangé à la salive, causait l’anémie, voire même la mort.

Les conditions de travail sont donc misérables et d’une dangerosité incroyable. Comme les employées travaillent avec des matières inflammables, toutes les femmes disposaient d’un seau d’eau à côté de leur poste de travail.

C’est ici que naquit le premier syndicat féminin au Canada et lorsque la grève sera déclenchée dans les années 20, plusieurs actes disgracieux seront commis tels que ce cadre qui ordonnera à son chauffeur de « foncer dans le tas ».

En 1924, plus de 2 500 personnes y travaillent. Vendue et revendue par la suite, l’usine fermera définitivement ses portes en 2007, envoyant ainsi au chômage les 185 derniers employés. Par la suite, le site sera laissé à l’abandon durant plusieurs années.

Aujourd’hui le site appartient à une entreprise qui désire revitaliser le secteur avec des condos et des locaux commerciaux.

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