Fermée depuis 2015, cette église de Montréal a bien triste mine. Principalement son presbytère en fait. Les marches extérieures sont pourries, la cuisine semble avoir terriblement souffert d’un bris de tuyauterie et ses boîtes dans l’entrée témoignent d’un déménagement qui a pris fin avant même que les derniers souvenirs ne soient apportés.

Construite en 1926, cette église se distingue par l’absence de jubé et d’orgue. À l’endroit où aurait dû se trouver le jubé, on retrouve plutôt une grande salle communautaire qui devait probablement servir à des rencontres communautaires.

Les années précédant sa fermeture témoignent d’une lente agonie. Alors que la paroisse tirait la majorité de ses revenues des bingos organisés au sous-sol de l’église, la dime perçue aux quelques 70-80 derniers fidèles n’arrivait pas à acquitter les frais d’entretien du bâtiment. Ainsi, avec le changement de la réglementation (interdiction de fumer à l’intérieur, principalement), les revenus sont soudainement passés de 150 000$ par année à presque rien.

Du coup, la paroisse s’est retrouvée avec une dette de plus de 200 000$ et une liste de travaux urgents à faire pour une somme de 200 000$ également. Bref, la fin était non seulement inévitable, mais elle était surtout prévisible.

À l’été 2017, l’église revient dans l’actualité suite à l’annonce d’un projet communautaire afin de venir en aide aux personnes itinérantes du quartier. Évalué à 15 M$, le projet prévoit la construction d’une quarantaine de logements pour les personnes les plus vulnérables. Propriétaire du bâtiment depuis 2017, l’organisme en question en est encore à boucler son montage financier et, si tout va bien, compte ouvrir ses installations pour 2019.